Le temps est désormais à la réflexion sur la diversité et au dialogue chez ELLE. Et je suis assez optimiste pour croire que d’autres magazines lui emboîteront le pas en France, comme ici…
En attendant, la rédaction française ouvre le débat sur ces stéréotypes qui perdurent : rencontres filmées avec les rédactrices du webzine Afrosomething.com et le collectif anti-négrophobie, entretiens avec des intellectuels et diverses personnalités, couverture médiatique dans l’avant-dernier numéro (ELLE n°3451 paru le vendredi 10 février 2012 -> Notez qu’il est disponible dans les libraires belges jusque lundi) … Les choses vont donc bon train et je dirai pour conclure que, comme l’a si bien écrit Sonia Rolland : « ELLE sait désormais que la femme noire existe. ».
Et pour celles et ceux qui l’auraient manqué, voici l’édito signé par la directrice de rédaction Valérie Toranian et paru dans le ELLE France n °3450 (3 février 2012).
‘Un article mode intitulé « Black Fashion Power » a créé une polémique importante sur le Net la semaine dernière et a suscité de vives réactions de la part de lectrices, de blogueuses et d’associations qui ont été choquées et blessées par certains passages. De quoi s’agit-il ? D’un article faisant l’éloge d’une nouvelle génération de fashionistas noires américaines qui sont devenues la coqueluche des médias et les reines des red carpets. Des phrases maladroites, malheureuses, ont fait du mal. Nous en sommes désolés, et je voudrais exprimer ici mes sincères excuses à toutes celles et ceux qui ont été blessés.
Depuis toujours, les valeurs, l’histoire, les racines du journal ELLE sont liées à des combats et des engagements pour les femmes, mais aussi pour une société plus juste, plus tolérante, plus égalitaire, plus mixte. Et c’est logique : combattre les inégalités entre les hommes et les femmes, c’est remettre en question toutes les discriminations. Cet épisode houleux et le dialogue qu’il nous a conduits à engager avec ceux qui nous ont pris à partie aura eu un effet vertueux. Celui de nous faire réaliser que les stéréotypes, les préjugés, les clichés agissent en toute inconscience, et qu’ils forment ce que certains sociologues appellent « l’impensé racial » : des maladresses, des mots malheureux, des raccourcis qui font mal.
Ils font d’autant plus de mal que la société française est en panne dans sa lutte contre les discriminations, et que beaucoup d’entre nous en souffrent au quotidien. Nous sommes un pays où travailler, se loger, être visible, lorsqu’on est issu de la diversité, est encore trop souvent un parcours du combattant. Et lorsque, en plus, on est une femme, c’est la double peine : plus de précarité, plus de débrouille, plus de poids sur les épaules. Il faut que ça change. Et que ceux qui manient les images et les symboles en prennent plus conscience pour faire évoluer ces représentations. En commençant par nous à ELLE.’
Cliquez ici pour avoir accès aux vidéos et différents témoignages publiés sur le site ELLE.fr et dont certains extraits ont été publiés dans le ELLE n° 3451.
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