Zoom sur « Noire ô Naturel », du 100% bio conçu pour nos cheveux crépus naturels

Je vous parlais il y a quelques temps de mon coup de cœur pour « Noire ô Naturel », la première marque made in France de soins capillaires certifiée bio* pour les cheveux crépus naturels. Cela fait maintenant un peu plus d’un mois que j’utilise les produits de la gamme et comment dire…, c’est tout simplement la nature de mes cheveux qui a changé ! Les renseignements pris auprès de la créatrice de la gamme, Fétia Van Hecke alias « Karambole » m’ont confirmé que cette métamorphose était normale et que ce n’était que le début! Plutôt top comme nouvelle, non ?! Du coup, j’ai eu envie d’en savoir plus sur cette marque pas comme les autres et sur ce qui avait motivé Fétia à se lancer dans l’aventure d’une jeune femme entrepreneur… Entretien.

Bonjour Fétia, peux-tu te présenter en quelques mots? Comment t’es venue l’idée de créer le concept « Noire ô Naturel »? 

J’ai 35 ans, je suis Guadeloupéenne (région du Moule) et j’ai trois enfants. Comme beaucoup de jeunes femmes, j’ai été défrisée à mon adolescence, à l’âge de 14 ans.

Ce moment, attendu avec fébrilité, je l’ai vécu comme un rite de passage car si j’étais en âge d’être défrisée, cela signifait que je devenais une femme… J’allais pouvoir être et faire comme ma mère, mes tantes, mes cousines. Puis le temps a passé, je me suis défrisée les dix-huit années qui suivirent avec des moments de doutes, je dois dire… Par ailleurs, mon parcours personnel, mes grossesses et mes convictions écologiques m’ont petit à petit amené à avoir un comportement éco-citoyen. Consciente que nos actes ont une incidence sur la préservation de notre environnement et notre santé, j’ai appliqué les principes du développement durable à mon quotidien (tri des déchets, emploi d’ampoules basses consommation, alimentation bio, etc…) et au choix de mes cosmétiques. C’est ainsi que durant dix ans, j‘ai utilisé des cosmétiques bio tout en continuant à mettre de la soude sur ma tête ! Cherchez l’erreur… Puis, il y a trois ans, j’ai décidé d’aller au bout de mes convictions car me défriser n’allait plus de soi. J’ai donc fait mon Big Chop. Je voulais m’occuper de mes cheveux naturels et je me suis tournée vers la toile pour trouver des conseils sur la façon de les entretenir.

Mais il y avait peu de sites français, la plupart des blogs,  sites et forums étant anglophones. C’est ainsi qu’est né « Noire Ô Naturel ». Je voulais un site qui soit informatif, qui redonne les clés de leur beauté ancestrale aux femmes, avec des recettes de beauté naturelles, et des articles engagés (sur la dépigmentation, par exemple). C’est ainsi que le blog et le site ont vu le jour début 2009.

Peux-tu nous détailler ce concept pluridimensionnel?

Lorsque le concept de « Noire Ô Naturel » s’est imposé à moi, le blog avait pour vocation d’être le journal de bord du lancement du site avec des articles plus personnels, l’état d’avancement du site et lorsque l’idée de créer la gamme a germé, c’est tout naturellement que le blog nous a permis de partager les différentes étapes de la création et du lancement des produits.

Pour la petite histoire, une fois le blog et le site créés, l’idée d’ouvrir une boutique en ligne est arrivée très vite. Je me suis alors mise en quête de cosmétiques fabriqués en France (et oui, c’est ça aussi le développement durable, ne pas aller chercher à l’autre bout de la planète, ce que l’on peut trouver près de chez soi, c’est mieux pour l’environnement et c’est mieux pour l’économie locale). Il fallait qu’ils soient certifiés bio of course et qu’ils soient adaptés aux spécificités de la peau noire et du cheveu afro. Et bien, je n’ai rien trouvé qui soit labellisé, français et efficace vis-à-vis de nos problématiques beauté. Cela faisait dix ans que j’étais frustrée par les cosmétiques proposés jusqu’alors (réseaux de distribution peu qualitatifs et composition de produits trop chimique), c’est à ce moment-là que je me suis dit que puisque cette marque bio, française et ethnique n’existait pas, c’était à moi de la créer ! Et c’est ce que j’ai fait !

A qui s’adresse « Noire ô Naturel »?

Le site donne des conseils et le blog, l’actu…La marque s’adresse aux femmes noires et métissées en premier lieu, parce qu’elles ont trop souvent été oubliées par les grands groupes (qui quand ils y pensent, proposent des produits dont la composition est loin d’être naturelle !). La gamme de savons et de produits capillaires a été conçue pour répondre aux spécificités des cheveux bouclés, frisés, crépus et défrisés des femmes noires et métissées, mais une femme d’origine méditerranéenne trouvera également une solution à sa problématique de cheveux ultra-secs. Dans le même esprit, les savons surgras sont conçus pour répondre au besoin de la peau noire ou des peaux très sèches.

 

 

As-tu été aidée pour la mise sur pied de ce projet? 

J’ai été aidée et soutenue par des organismes qui soutiennent les porteurs de projets.  J’ai également bénéficié des conseils d’un ancien consultant en stratégie, de conseils juridiques et du soutien d’amis entrepreneurs. Pour le développement des produits, j’ai travaillé pendant un an avec un laboratoire de recherche spécialisé dans les cosmétiques bios.

Quel bilan tires-tu après un an d’existence?

Je suis ravie de ce premier bilan : le réseau de distribution ne cesse de s’étendre, avec bientôt une trentaine de points de vente et une implantation à l’international (Côte d’Ivoire, Luxembourg). J’ai d’excellents retours des clientes et un beau taux de fidélité, il m’arrive même de recevoir des coups de fils de femmes de 70 ans converties au naturel grâce à mes produits, preuve qu’il n’est jamais trop tard (rires)!.

Et où en es-tu dans ton propre parcours ‘nappy’?

Je revis, je me suis enfin trouvée lorsque j’ai pris la décision d’arrêter de me défriser. Je ne me sentais plus bien, j’avais l’impression d’être prise dans un engrenage, mon cheveu très dru ne réagissait plus, j’étais obligée d’écourter la durée entre chaque application, et mes cheveux étaient complètement atrophiés. Bref, il fallait faire quelque chose. Après avoir fait mon Big Chop, je me suis tressée pendant neuf mois, puis, j’ai porté un afro court, et un jour, j’ai fait des vanilles* qui se sont transformées petit à petit en locks ! Et je me sens très bien ainsi, je trouve cela simple à gérer, je les entretiens, les nourris et c’est tout ! En somme, je les laisse faire leur vie, et je fais la mienne, et ils n’ont jamais été si beaux et longs !

Fétia à l’époque de ses vanilles…

 

« Noire ô Naturel », en 2012, ça donnera quoi?

Je suis en pourparlers pour ouvrir de nouveaux points de distribution notamment aux Antilles, mais également à l’international (en Belgique notamment 😉 et dans les grandes villes de France.

Si les choses continuent à évoluer ainsi, nous recruterons d’ici la fin de l’année quelqu’un qui sera en charge de la logistique. Nous cherchons également des pigistes afin d’enrichir le site et le blog qui font partie de l’ADN de « Noire Ô Naturel », des cosmétiques sans conseils ni accompagnement, cela n’a pas de sens pour nous ! Nous souhaitons rester en étroite relation avec nos fans, lectrices et clientes.

Nous travaillons également à l’élaboration de nouveaux produits pour l’automne 2012 : nous allons étendre notre gamme capillaire et agrandir notre gamme corps qui est aujourd’hui composée uniquement de savons, et débuter une nouvelle gamme. Mais chut, je ne vous en dis pas plus… Ce ne serait plus une surprise !

(*) Certifications ECOCERT et COSMEBIO

(*) Vanille  (ou twist) : désigne les tresses obtenues en enroulant 2 mèches l’une sur l’autre

 

Pour en savoir plus sur « Noire ô Naturel », cliquez ici.

Source (photos) : © noireonaturel.com / Tous droits réservés ©.


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