Je suis Afro ‘quelque chose’…Et vous ?

Afrosomething… C’est ainsi que Danielle Ahanda se définit. Un adjectif plutôt bien choisi pour résumer également l’esprit de son webzine éponyme, fondé en avril 2011. Référencé par les bloggueuses comme l’un des magazines les plus complets dédiés à la culture noire et métissée, Afrosomething se veut un lieu d’échanges et d’information sur nos thèmes préférés : mode, beauté, culture et autres sujets de société. Entretien avec sa fondatrice, côté coulisses…

 Qui est Danielle, la femme derrière Afrosomething? Peux-tu nous expliquer ton parcours?

Bonjour je suis Danielle Ahanda, j’ai 32 ans. Je suis juriste mais à mes heures perdues depuis maintenant plus de 5 ans, je tiens différents blogs dont un dédié aux cheveux afros (Our Hair) qui a remporté un franc succès et que j’ai arrêté pour créer le webzine Afrosomething.

Comment t’est venue l’idée du projet Afrosomething?

J’ai toujours été une grande consommatrice de médias, qu’il s’agisse de magazines, de journaux ou de sites internet. Ayant une affection particulière pour la culture afro qui vient de mes origines camerounaises, j’ai toujours déploré le fait que les médias n’y accordent pas suffisamment de place. Il existait bien quelques sites, mais j’avais envie de créer un média qui me ressemble et qui parle réellement aux personnes que je côtoie au quotidien quelque soient leurs origines.

Peux-tu nous présenter le concept de ce webzine? A qui s’adresse-t-il?

Afrosomething, ce sont les dernières actualités de la mode à tendance afro. Des conseils shopping, toute l’actualité de la beauté noire, des idées, des avis sur les dernières nouveautés maquillage ou soins des cheveux. Mais c’est également la culture, avec des focus sur des artistes noirs, des chroniques ciné ou littéraires. Des news people pour se divertir, des recettes de cuisine et les bonnes adresses pour se restaurer… Le tout en français et mis à jour régulièrement.

Comment vis-tu le succès croissant d’Afrosomething?

Si le site arrive à plaire à des personnes de plus en plus nombreuses, alors je suis heureuse car c’est ce à quoi je me consacre et donc aspire. Ce qui est certain c’est que le site semble répondre à un besoin que les internautes qui nous lisent avaient peut-être du mal à exprimer.

Tu dis être bloggeuse « à tes heures perdues ». Bénéficies-tu tout de même d’un soutien pour tes différents projets? Comment cela se passe au niveau de ton organisation?

Je suis en fait bloggeuse à mes heures perdues sur mon blog personnel « Best of D. » (bestofdblog)

Ce que je fais sur Afrosomething n’est pas du blogging dans la mesure où il ne s’agit pas d’un simple passe-temps. C’est un véritable projet d’entreprise, et le ton que les rédactrices et moi-même (qui pour la plupart ont également des blogs perso) adoptons sur le site est plutôt éditorial, à l’exception des articles du type « J’ai testé pour vous ». J’ai néanmoins une activité professionnelle qui est aménagée de manière à me laisser du temps pour développer le webzine. Je travaille à la maison et j’organise mon temps en fonction des priorités et de mes déplacements professionnels.

Que penses-tu de l’émergence de cette nouvelle presse dédiée avant tout à un public afro (Black Beauty, The Winkler Magazine, etc)? Ne crains-tu pas un effet de « repli » du type, les Noirs s’adressant aux Noirs, etc…?

Je trouve ça très bien. Si des médias qui existent depuis 60 ans s’adressaient à toutes les femmes alors il n’y aurait peut-être pas de presse dite communautaire. Qu’à cela ne tienne, Afrosomething cible effectivement les femmes noires et métissées, mais les autres peuvent y trouver également leur compte. Soit dit en passant, dans la majorité des magazines en kiosque, vous ne trouverez que de manière exceptionnelle une femme qui me ressemble. Pour autant, personne ne parle de Blancs qui s’adressent aux Blancs ? Et encore moins de « repli »…

Après la polémique du ELLE, tu as été reçue avec d’autres pour éclaircir la situation avec la rédaction. Quelques semaines se sont écoulées, depuis. Où en est-on en termes de concrétisation des promesses faites?

La direction de la rédaction du magazine a promis d’être « vigilante » quant à ce type de dérapage que constitue l’article « Black Fashion Power ». Nous n’en attendions pas tant et nous avons mieux à faire que de vérifier le contenu du magazine toutes les semaines. Ce n’est ni notre rôle, ni notre vocation et encore moins vis-à-vis des journalistes. Nous ne sommes pas une organisation ou une association de défense des droits des minorités. Nous souhaitions avec cette lettre ouverte que l’article litigieux soit retiré du magazine, et que des excuses publiques soient prononcées. Cela a été fait. En ce qui concerne la suite et l’orientation nouvelle…ou pas du magazine ELLE, chacun jugera selon ses propres besoins.

Que penses-tu des Nappy girls? Est-ce un effet de mode ou plus, selon toi?

Je suis moi-même une Nappy girl, comme on dit désormais. Phénomène de mode ? Pourquoi pas ? L’essentiel est que chacune se sente en accord avec soi-même et si cela passe pour certaines comme moi par le port de sa chevelure naturelle, alors tant mieux !

Quel est ton propre parcours capillaire?

Je suis naturelle depuis 2006, date à laquelle j’avais créé le blog Our Hair. Comme dans tout parcours capillaire quelque soit la nature des cheveux, j’ai connu des hauts et des bas, mais c’est aussi ça prendre soin de sa beauté : un challenge !

Que peut-on te souhaiter pour la suite d’Afrosomething?

Que toutes les choses prévues pour l’année 2012 et sur lesquelles nous travaillons  arrivent très vite, parce qu’il y a du lourd dans nos cartons…

 

Pour découvrir le webzine Afrosomething, cliquez ici. Pour découvrir le blog personnel de Danielle, cliquez ici.

Source (photos) : © afrosomething.com – Montage photos : © nappyisbeautiful.be / Tous droits réservés ©.


Publié dans NAPPY PEOPLE. – Tous droits réservés ©
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