Je suis Bruxelles mais pas que…

 

La semaine avait pourtant bien commencé avec ses promesses printanières et les nouveaux articles qui allaient avec… Et puis, patatra, le cauchemar : l’enfer s’est déchainé ici, à Bruxelles, brisant de nombreuses vies et le temps de l’insouciance si caractéristique à notre petit pays !!… En écrivant cela, je me rends compte à quel point nous avons été préservés toutes ces années (septante ans quand même !!) parce que la réalité du 22 mars 2016, certains la vivent malheureusement tous les jours… Un fait que nous avons tendance à oublier voire occulter tellement nous nous sentions privilégiés dans la forteresse made in Europe

J’étais dans le métro ce matin-là pour aller au boulot quand la rame s’est immobilisée et que nous avons été précipitamment évacués à la gare de Bruxelles-Midi. Il était un peu plus de 9h00, le drame venait de se produire à la station Maelbeek. Un mouvement de panique plus tard, la réalité me rattrape: une réalité froide, tellement froide… Avec le réseau de téléphonie complètement saturé alors qu’on voudrait contacter ses proches pour leur dire qu’on va bien , avec le bruit assourdissant des hélicoptères et des sirènes hurlantes… Et puis, cette longue marche jusqu’au bureau, à défaut de pouvoir retourner chez soi, les retrouvailles avec des têtes connues et ce sentiment d’être enfin en sécurité. Contacter les collègues et proches qui étaient susceptibles d’être « au mauvais endroit, au mauvais moment », laisser quantité de messages… Suivre enfin en direct live la tragédie parce qu’on ne peut faire que cela… Se sentir impuissante, triste, en colère mais curieusement, pas surprise… Comme si cela devait arriver (et j’ose l’écrire) devrait encore se produire…

Depuis mardi, je bascule entre deux attitudes très contrastées : céder au sentiment de haine, à cette colère qui m’envahit par moments, et celui de résister, de vivre notamment pour tous ceux qui sont partis trop vite Rien que d’écrire cela nous fait face à une certaine responsabilité : celle de vivre envers et contre tout.  Je dis bien ‘vivre’ et non ‘survivre’ !!

Et quand je pense au mot ‘vivre’, il y en a des choses sur ma liste!! Dans le désordre et de façon non exhaustive, cela donne à peu près ceci : arrêter de courir et mieux m’organiser histoire de profiter davantage du moment présent, prendre du temps : pour moi mais aussi pour le passer de manière qualitative avec ceux qui me sont chers,  aimer encore plus et mieux,  y croire et me donner à fond pour le blog, m’entourer des personnes positives, mettre à distance celles qui sont plus toxiques, réaliser mes rêves personnels, prendre enfin des cours de cuisine, me remettre à la danse…

Et parce que nous savons désormais que tout peut être fini d’un instant à l’autre, je vous souhaite aussi de la faire, cette fameuse petite liste, afin de ne garder que l’essentiel, ce qui vaut la peine d’être vécu, quoi que cela signifie pour chacun(e) d’entre vous ! Le tout, sans oublier d’élargir notre zone de confort en nous montrant davantage solidaires de ceux et celles à qui la chance n’a pas toujours souri, que ce soit en Belgique ou ailleurs… En ce sens, je suis Bruxelles mais aussi : Ankara, Bamako, Paris, Grand-Bassam… et tous ces autres lieux meurtris de par le monde !

Nous ne vous oublions pas où que vous soyez!!!

Je suis Bruxelles et je dis « Oui, à la vie » pour vous, pour moi, pour nous!

 

Source : © Illustrations par Aline Lacroix et voxunit.com – © nappyisbeautiful.be  /Tous droits réservés ©.

 


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