« Nappily Ever After », le film qui parle de bien plus que des cheveux !

C’est le film de la rentrée dont tout le monde parle. Dans « Nappily Ever After » (« Une femme de tête » en français), l’actrice Sanaa Lathan incarne une jeune femme dont la vie apparemment parfaite va partir dans tous les sens. Sa rédemption passera par la nécessité de s’accepter telle qu’elle, quitte à renoncer à ses précieuses extensions capillaires… 

« Nappily Ever After », c’est tout d’abord un livre écrit par la romancière afro-américaine Trisha R. Thomas, également connue pour sa série de romans « Nappily ». Ses romans parlent des objectifs irréalistes que les femmes s’imposent pour se sentir belles. « Nappily Ever After » est son roman le plus célèbre : il nous fait découvrir la vie apparemment parfaite de Violet Jones, une jeune femme active éprise de perfection dans tous les domaines, en ce compris son look capillaire. Mais alors que la jeune femme sort avec un petit ami bien sous tous rapports et qu’elle réussit côté professionnel, sa vie va petit à petit s’écrouler lorsqu’elle réalisera que cette quête de perfection est illusoire. Ses cheveux deviennent alors le symbole d’un besoin de libération, pour se retrouver et faire la paix avec elle-même. A travers cette quête, c’est de ses perruques, de ses lissages et même de ses cheveux dont elle va se débarrasser.

On l’aura compris : le film aborde un sujet capillaire et éminemment culturel  qui est relayé dans les médias par les actrices en vogue à Hollywood telles que Lupita Nyong’o, Issa Rae ou encore Yara Shahidi. En effet, s’il y a bien une chose qui importe dans le rapport à la beauté d’une femme noire, ce sont bien ses cheveux. La relation qu’elle entretient avec ces derniers peut être compliquée, voire conflictuelle mais représente toujours quelque chose de plus profond qu’un simple apparat. Qu’ils soient lissés, nattés, tressés, recouverts de tissages ou laissés au naturel, les cheveux crépus ne sont jamais anodins.

Autre fait d’importance : le film qui est diffusé sur Netflix donne également pour la première fois à voir un Big Chop (le fait de se raser la tête) réalisé à la télé.  Cette scène, et celle qui suit où Violet prend conscience de son acte, illustre bien ce que les cheveux représentent pour une femme noire tout en allant au-delà de ça. Dans le film, Violet a été élevée en pensant que la seule manière d’exister aux yeux des autres (mais surtout des hommes) était d’être parfaite, avec les cheveux lisses et toujours tirée à quatre épingles. Sans compter la personnalité qui va de pair : pas trop extravertie, la perfection nécessitant d’être cadrée. En se rasant la tête et en se « libérant » de ses cheveux, la jeune femme se libère en réalité d’un carcan sociétal dans lequel son entourage l’a enfermée pour correspondre à la norme.

Un moment qui n’est pas sans rappeler les rares scènes de la série  « Scandal » où l’héroïne Olivia Poppe interprétée par Kerry Washington y apparait les cheveux naturels, ces moments correspondant à de rares moments de bonheur ou des situations critiques où elle n’a pas le temps de s’occuper de ses cheveux comme son kidnapping. Idem pour le personnage d’Annalise Keating campé par Viola Davis dans « How to Get Away with Murder »  qui ne porte que des perruques, sauf quand elle se retrouve seule chez elle ou en compagnie de sa mère. A ce propos, la fameuse scène où elle se démaquille devant son miroir et enlève sa perruque pour la première fois, restera dans l’histoire car elle montre aussi la vulnérabilité ressentie par les femmes noires expérimentent face au monde extérieur et cette nécessité de s’en protéger, à travers un élément aussi simple qu’une perruque.

Pour en revenir à « Nappily Ever After », c’est avant tout un récit sur l’acceptation de soi et les épreuves par lesquelles il faut passer pour en arriver là. Finalement, ce n’est pas (que) l’amour que Violet va trouver, mais surtout la capacité à s’aimer elle-même avec ses défauts et qualités mais surtout ses propres envies…  N’hésitez pas à me dire ce que vous en aurez pensé !

 

Sources photos/vidéos : © Nappily Ever After, the movie réalisé par Haifaa al-Mansour – © Montage photos extrait du compte Instagram de la série Scandal – Extrait vidéo de la série « How to get away with murder »


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